L'EMPEREUR DE PARIS (de Jean-François Richet - 2018)
Pitch :
Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard
essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant drapier. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de l'obtention, promise, d'une lettre de grâce. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur de la pègre qui a mis sa tête à prix...
Avis :
En terme de plongée dans les bas-fonds de Paris, c'est très réussi. Aux lendemains d'une Révolution française qui, faute d'avoir été très parisienne, a charroyé dans tout Paris de multiples faces d'individus abîmés, écorchés vifs, abîmés par le temps qui est passé à la vitesse d'un éclair entre période révolutionnaire et remise en ordre du pays sous Napoléon Bonaparte, un certain François Vidocq, ancien de la bataille de Valmy, ex-bagnard, devient la "circonvolution" développée en parallèle de la remise au pas d'une société d'individus qui ont grandi trop vite dans leurs soifs de libertés dont ils veulent jouir au détriment du quidam. Face à de véritables pègres en place, le physionomiste Vidocq, aux méthodes peu orthodoxes, fait le ménage pour obtenir sa liberté de citoyen. Campé par un Vincent Cassel qui porte littéralement le film, Vidocq voit un sacré ennemi se dresser sur son chemin, à mesure qu'il défriche le terrain, à mesure qu'il met en geôles tout un tas d'habitués du crime et du vol.
Remplacez Vincent Cassel dans le rôle-titre par un autre, pas sûr que le film ne s'écroule pas comme un château de cartes ! Cette collaboration de plus (après Mesrine) entre Cassel et le réalisateur Jean-François Richet tourne au polar survitaminé, sauce à l'américaine dans son scénario opposant un grand méchant de l'ombre (August Diehl) à un "bon" Vidocq, dont le rapprochement, le duel fratricide en apothéose du film couronnera un long-métrage rythmé, très, pour une transposition historique en costumes. C'est le savoir-faire de Richet en matière de films ultra-modernes, qui nous avait ébloui avec Ma 6-T va crack-er en osant surenchérir sur le légendaire La Haine, de Mathieu Kassovitz, à propos du phénomène des banlieues, puis qui avait été appelé par Hollywood pour L'Assaut sur le central 13, puis, et c'est pas fini, avait transposé ses méthodes américanisantes de montage des scènes d'action dans le long-métrage en deux opus sur Mesrine !
Reviens-nous par contre, Jean-François Richet, ton talent en terme de films survitaminés et parfois prenant émotionnellement dans cet Empereur de Paris, ou avant dans Mesrine, nous manque !