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SIMONE, LE VOYAGE DU SIECLE (sorti le 12 octobre 2022)

Publié le par Frédéric Coulon

Pitch :

Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.

Avis :

Le destin de Simone Veil à travers surtout son enfance et son adolescence, et à travers un refrain qui lui aura permis plus tard de briser bien des tabous politiques, au long de sa carrière magistrale : le refrain des camps de la mort et surtout d'y avoir travaillé forcée et survécu ! Il va sans dire que ces camps nazis reviennent comme un fil rouge sans arrêt, occultant terriblement et c'est bien dommage, ce que j'attendais davantage de ce biopic sur cette figure historique et charismatique Simone Veil : à savoir son parcours politique (l'âpre combat pour la loi IVG, son combat pour l'Union Européenne, son combat pour les droits des femmes). Ces camps de la mort deviennent en effet l'excuse a minima, le déclencheur d'une prodigieuse posture charismatique de Simone Veil, à travers les traits d'Elsa Zylberstein, prodigieuse interprète. En même temps, Warner Bros, maison de production américaine, voulait "terriblement" cette façon de faire le scénario, pour rappeler une fois de plus aux nouvelles générations les horreurs du passé qui ne voulait pas passer... On est là, avec ce biopic dans un devoir de mémoire, un devoir de transmission assez barbant, mais sauvé par différents phénomènes quand même pour demeurer un film à avoir vu :

- l'objet du film, Simone Veil, est un monument national voire international historique : il y a tellement à raconter sur elle...

- Elsa Zylberstein est efficace face caméra, bonne interprète dans bien des enjeux du parcours de Simone  Veil

- bien que mis en éternel fil rouge très barbant, son côté "survivante des camps de la mort", est un rappel à toutes et tous de ce XX  ème siècle

- la force de la retranscription des prises de parole à l'Assemblée nationale, les plus dégueulasses, à l'encontre de Simone Veil lorsqu'elle veut faire acter sa loi pour accorder le droit à l'IVG

- ce système de montage de ce long-métrage en ellipses, est assez efficace, par exemple on se réjouit d'assister d'entrée de jeu à la période de combat politique pour le droit à l'IVG de Simone Veil, mais on déchante bien vite à force de voir d'autres ellipses, plus sempiternelles, et plus pénalisantes si en tant que spectateur on s'estime déjà parfaitement moralisé par nos cursus scolaires, par les commémorations télévisées en grandes pompes chaque année : les fumeuses ellipses sur la Shoah ! Barbantes QUAND ON SAIT, QUAND ON A A COMPRIS, et QUAND ON NE VEUT PAS ETRE PRIS POUR DES ENFANTS INNOCENTS, OU POUR DES NON-SACHANTS, des NON-INSTRUITS ! Ce passé dans les camps, c'est la lourdeur extrême apportée à ce film, au reste assez réussi !

Finalement, je pense que Simone Veil n'aurait pas apprécié, par sa pudeur et son devoir d'exigence historiques, ce long-métrage à la bande-son maximisant du pathos, et voulant faire larmoyer sur son sort... Mais bon, c'était trop demander à Warner Bros et Olivier Dahan de mieux respecter le SUJET principal de cette oeuvre cinématographique ?

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