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Tellement Proches (Olivier Nakache/Eric Toledano -juin09)

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Mars DistributionTellement Proches réunit une belle palette d'acteurs, tous plus à fond dans leur personnalité les uns que les autres. Heureusement que cette comédie incorpore deux rôles plus matures, plus sérieux que les autres : les rôles d'Omar Sy et de Isabelle Carré sont en effet des personnages auxquels le spectateur peut s'identifier et s'accrocher...au beau milieu d'un déluge de forts caractères relativement loufoques dans leur genre. Cette comédie est donc réussie, mais n'est pas forcément une franche rigolade, en tout cas moins que Nos Jours heureux, le second long-métrage du duo Eric Toledano et Olivier Nakache.

Pitch                                                  

Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle. Quand Alain a épousé Nathalie, il ne savait pas qu'il épouserait aussi sa famille. Ce samedi, comme toutes les semaines, ils sont invités à dîner chez son beau-frère, Jean-Pierre à Créteil. Mais ce soir, plus que d'habitude, Alain est à bloc, il bout comme une cocotte prête à exploser. Il en a marre, marre de se planter à chaque fois sur le chemin pour aller à Créteil, marre de se taper les petits conseils de vie de Jean-Pierre et de sa femme Catherine qui élève ses enfants comme des chevaux, marre d'attendre de dîner l'estomac vide en regardant les spectacles soporifiques de leur fille Gaëlle, marre de regarder pour la énième fois la vidéo de leur mariage, marre aussi de son autre belle-soeur Roxane, qui, affolée par son horloge biologique, a jeté son dévolu sur Bruno, jeune interne en médecine qui se demande un peu comment il a atterri à ce dîner. C'est vrai, Alain en a marre de ces dîners familiaux, mais il ne sait pas encore ce qui l'attend véritablement ce soir-là... Ni les jours qui suivent


François-Xavier Demaison et Vincent Elbaz. Mars DistributionVincent Elbaz est-il de retour ? Celui qui avait dit non à la suite de la Vérité si je mens, avait montré là le signe de ne pas rentrer dans une case. Sauf que son choix n'avait pas été suivi d'un franc succès. Remarquez, hormis le déjà reconnu Anconina, les autres acteurs de l'opus 1, ne s'étaient pas non plus ouverts les portes de la gloire. Vincent Elbaz fait donc plaisir à voir. Le charisme est là, aidé par sa carrure de trentenaire bedonnant, sa belle gueule et sa spontanéité remarquée.

Omar Sy. Mars DistributionAutour de lui se réunissent deux acolytes du fameux Nos Jours heureux : Omar Sy et Joséphine de Meaux. Ces deux-là, décidément, semblent cantonner à ne se retrouver dans un film que pour se forcer à s'aimer. Un peu la faute à cette De Meaux, qui maintient la ligne dure et caractérielle de son rôle de “coincée qui se décoince en gueulant ou en devenant folle de rage”. Qu'à cela ne tienne, lorsqu'elle ressort son grand jeu de l'accélération soudaine dès lors que son Omar Sy la contrarie, on ne peut que rire de ce qui attend ce dernier, au tournant. En guise de tournant c'est plutôt une ligne droite : être largué sur une autoroute, c'est un peu dur à encaisser. Mais bon, s'il veut rester en médecine à Paris, il doit prouver qu'il est en concubinage avec une...Parisienne ! Il “tient donc à elle”, sous réserve tout de même qu'il finisse par en tomber amoureux...


Isabelle Carré et Vincent Elbaz. Mars DistributionL'ensemble de cette réunion de famille a elle aussi quelque chose d'arrangée ! Parce que sa dame (Isabelle Carré) est très, très proche de son frère, Vincent Elbaz doit se coltiner ces ronds de table à la mord-moi-le-noeud, où face à la petite protégée du beau-frère, qui joue autant d'instruments qu'elle joue mal, ne peut qu'opposer que son rejeton espiègle, turbulent voire violent, mais qu'il aime à en mourir. Et son couple devient celui d'un père et son fils, la mère restant un peu trop mère, et plus assez femme à ses yeux. C'est peut être pour ça que Vincent Elbaz campe un père qui ne force pas trop ses charmes, en reniflant de trop près la moindre baby-sitter qu'il embauche pour garder son rejeton. Crise de la quarantaine approchant ou pas, l'homme a décidément besoin de séduire. En face, une Isabelle Carré en béton armée qui sauve littéralement le film de la petite comédie de passage. Ouf ! Cette once de sérieux en elle, permet à ce tableau grivois de deux familles qui tentent de s'apprivoiser, de sortir des chemins battus d'une comédie qui aurait pu rester dans la légèreté. Elle ne bronche pas, elle tient bon, et permet au spectateur de croire très vite à une certaine réalité certes extrême, mais identifiable.


Isabelle Carré, Joséphine de Meaux, Vincent Elbaz, Omar Sy, François-Xavier Demaison et Audrey Dana. Mars DistributionTellement Proches utilise formidablement bien les quelques ressources dont il dispose : les simagries, la gestuelle et la réthorique de François-Xavier Demaison par exemple, sont idéal pour nuancer le rôle de l'épouse de celui-ci : interprétée par Audrey Dana (Welcome). Tous les personnages sont associés sur un manège qui tourne et rend heureux ceux qui rendent malheureux les autres. Mais la roue tourne, tant mieux ! Et cela va jusqu'où comme ça ? Et bien malheureusement, la cadence n'est pas maintenue, le film s'essouffle. Le côté dramatique qui avaient fait respirer le spectateur parfois, va monopoliser les dix dernières minutes. Ce qui fait que le dénouement final semble bien superficiel, il semble tout droit débarqué d'un téléfilm pour une chaîne publique, et qui bien que surprenant son spectateur, n'en montre pas moins le signe d'une arrivée en bout de course. Dommage !



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