L'Effaçeur (Chuck Russell -1996)
Une interprétation toujours aussi monolithique
de Schwarzy, pour un scénario orienté action pure mais qui prend toutes les
peines du monde pour se sortir du carcan du genre. C'est un échec quant à essayer de rendre réaliste
et non grossier, un ensemble de séquences toutes plus sympathiques les unes que
les autres dès lors que vous enlevez votre cerveau, et le déposez sur votre table de nuit.
Pitch
Lee
Cullen, cadre de la Cyrez ,
importante société d'armement américaine, découvre par hasard que ses patrons
sont impliqués dans un trafic d'armes et s'apprêtent à livrer des armes très
sophistiquées à des trafiquants russes. Elle prévient aussitôt le FBI et réussit
à recopier sur deux disquettes les preuves de ce trafic. Surprise, elle prend
la fuite sous la protection du FBI. John Kruger, surnommé l' « effaceur »
(Schwarzy), qui assure la sécurité d'informateurs impliqués dans les grandes
affaires criminelles va la prendre sous sa protection.
A lépoque de sa sortie en salle, LEffaceur
avait eu leffet, pour moi, dun point de non-retour. Je métais dit dabord :
plus jamais de films dactions US au cinéma, cela ne sert à rien. Puis je métais
dit : cest le grand final du genre. Surdosage dactions testostéronées,
déluge darmements ultra-moderne sorties de la planète Mars, une actrice
employée comme simple beauté et comme une princesse quil faut sauver, et un
Schwarzy pathétique en rôle-titre, hormis son assez drôle « sac à main »
(bien quil parlait là, à un crocodile qui comme tout le monde le sait, naurait
jamais pu lui répondre puisquil
na pas de cerveau non plus).
LEffaceur cest un peu le dernier concurrent
sérieux des polars daction-movies des deux sagas phares produites par Joel
Silver : Lethal Weapons et Die Hard. Sauf que cest en même temps le
dernier. Après lui, tous les autres films de « gros guns futuristes »
et de bastonnades révolutionnaires sortiront bientôt directement en dvd dès
lors quelles nont aucune star « bankable » du niveau de Schwarzy à
laffiche
ou de Stallone. Or, ces deux lascars nauront pas suffi en 1996, dans
leurs films respectifs, à faire mieux que rembourser les frais de leurs
producteurs. Cest dire combien ces deux-là commençaient leur chemin de croix :
ils nétaient plus « bankables ».
Déjà, le dernier film du genre à avoir vraiment
établi une hiérarchie cétait 3 ans plus tôt, avec Cliffhanger : dans le
genre « scénario totalement au service de laction pure et du
spectaculaire ». Normalement, les producteurs auraient dû comprendre vers
quelle marasme de dollars ils allaient. Mais non ! La surenchère dintrigue
de type « thriller/polar » allait en effet achevé un genre malade de
ses muscles sans cerveaux, et de ses « boss de fin de niveau » tout
plus surréalistes les uns que les autres. En 1996, il y avait alors deux écoles et
plus une seule autre possible : le polar à suspense (type Lethal Weapon)
et le film catastrophe réaliste (Die Hard). Il suffit de se rappeler quen
cette année 1996, il existait encore ce duel à distance entre Stallone et
Schwarzy, pour savoir lequel des deux allait battre lautre au box-office, à
travers le blockbuster irréaliste de lannée, celui qui vous était vendu et
vendu à lavance ! Stallone mangeait ainsi son pain blanc dans Daylight,
pourtant un « film catastrophe », quant à Schwarzy, sen était fini
pour lui : ses spectateurs habituels exigeaient désormais un scénario en
plus de laction.
Hey Schwarzy, tu viens d'être effacé !Ceci étant dit, LEffaceur est à considérer,
notamment à travers ses séquences dactions sympathiques, comme un honnête film
pour se détendre après une rude semaine. Il suffit simplement de sallonger
dans son lit, éteindre la lumière, et surtout : ne pas oublier de déposer
son cerveau pour de bon sur votre table de nuit. En 1996, Schwarzy venait << d'être effacé ! >>
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