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Le Corps de mon ennemi (Henri Verneuil -1976)

Publié le


Le corps de mon ennemi - 1976 par mariodelpais

Marie-France Pisier est un délice. Belmondo fait un étalage d'interprétations. Henri Verneuil ose un montage audacieux. Le Corps de mon ennemi n'a eu effectivement nul besoin de la présence de Bernard Blier pour réussir. Et pourtant, il est là et bien là, il apparaît doucement mais sûrement. Alors... bon ? Ou très bon ce film ?


   Pitch

 

Le propriétaire d'une boîte de nuit découvre un trafic de drogue dans son propre établissement. De plus, il se retrouve accusé d'un double meurtre alors qu'il est innocent...


L'occasion de constater encore la palette de Bebel. L'acteur est en légèreté, en fil rouge d'un film qui l'est moins. Le contraste est assez saisissant. Jean-Paul Belmondo est dans la peau d'un homme relativement ratatiné par son passé. La sortie de prison semble pourtant tout de suite rappeler ses rôles d'hommes d'action, de justice. Heureusement, l'impression ne dure pas. Les corrections, les punitions à l'encontre de ceux qui en ont fait un taulard malgré lui, maintiennent ce côté justicier certes, mais chaque flash, chaque retour dans le passé orchestré par Verneuil, permet de revisiter Belmondo sous un angle qui se fera assez rare par la suite dans la décennie 80 -il incarnera en effet un homme de justice officiel plusieurs fois, flic on va résumer-.

 

Bernard Blier est comme un poisson dans l'eau. Après Henri Verneuil, Alain Corneau lui demandera d'ailleurs de resservir le couvert, celui du vice, dans Série Noire trois ans plus tard. Apparaissant peu, Blier est l'incarnation de l'ennemi typique de polar. Le Corps de mon ennemi est d'humeur très narrative pour un long-métrage de...cinéma. Marie-France Pisier -hélas disparue récemment-, est en quelque sorte cette fraise tagada qu'un maître-chocolatier placerait sur les pourtours de son gâteau : elle inspire en effet, par le calme de sa voix et la distance que sa beauté semble entretenir, tous les qualificatifs utilisés habituellement pour complimenter une création culinaire. Et ce, jusque dans la couleur de son rouge-à-lèvres ou son serre-tête Dans le documentaire biographique honorant Belmondo, diffusé lors de ce festival de Cannes 2011, cette actrice était bien présentée parmi ces femmes qui ont croisé le parcours filmographique de Bebel. Mais l'essentiel dans ce documentaire signé d'un ancien employé de Mc Donald's par comme les autres -un documentariste se révélant très doué-, c'est ce Belmondo, cet acteur comme pas un, qui y apparaît comme aussi humble hors-champs, qu'il en impose sur les plateaux de tournage. Jusqu'à impressionner le maître mondial des cascades : Rémy Julienne. Parce qu'il faut revoir pas seulement Le Corps de mon ennemi, mais par exemple un certain Le Marginal avec le cascades de Bebel en hélicoptère, avion, etc. La décennie 80 arrivera pour Belmondo, après avoir déjà tourné pour les plus grands, de Verneuil à Melville, ou avec les plus grands, de Gabin à Annie Girardot.



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