Wolfman (Joe Johnston -fév10)
Une histoire de loup-garou toujours intrigante aux premiers égards. A y regarder de plus près, Wolfman fait moins bien que Le Loup-garou de Londres en matière de « transformation horrifique » (pourtant du temps a passé) et son côté sentimental est freluquet à côté de Wolf (avec Jack Nicholson). Quant à Anthony Hopkins, on lattend toujours dans cette atmosphère en gentil humain sopposant à la bête, là non. La seule surprise du film dailleurs, qui au demeurant reste du réchauffé, du conventionnel.
Pitch
Lawrence Talbot est un aristocrate torturé que la disparition de son frère force à revenir au domaine familial. Contraint de se rapprocher à nouveau de son père, Talbot se lance à la recherche de son frère...et se découvre une terrible destinée. L'enfance de Lawrence Talbot prit fin à la mort de sa mère. Ayant quitté le paisible hameau de Blackmoor, il a passé plusieurs décennies à essayer d'oublier. Mais, sous les suppliques de la fiancée de son frère, Gwen Conliffe, il revient à Blackmoor pour l'aider à retrouver l'homme qu'elle aime. Il y apprend qu'une créature brutale et assoiffée de sang s'affère à décimer les villageois et que Aberline, un inspecteur soupçonneux de Scotland Yard, est là pour mener l'enquête. Réunissant petit à petit les pièces du puzzle sanglant, Talbot découvre une malédiction ancestrale qui transforme ses victimes en loups-garous les nuits de pleine lune. Pour mettre fin au massacre et protéger la femme dont il est tombé amoureux, il doit anéantir la créature macabre qui rôde dans les forêts encerclant Blackmoor. Alors qu'il traque la bête infernale, cet homme hanté par le passé va découvrir une part de lui-même qu'il n'aurait jamais soupçonnée.
The Wolf Man en 1941, Hurlements en 1980 (Joe Dante), Le Loup-garou de Londres en 1981 (John Landis), Wolf en 1994 (Mike Nichols), le cinéma na jamais cessé de fasciner à travers la lycanthropie : cette étrange maladie qui fait dun homme mordu une drôle de bête à poils une fois la pleine lune vissée très haut dans le ciel. Ces quatre-là font référence dans leur genre : le gore pour Joe Dante, la comédie shakespearienne romantique pour Mike Nichols, le grand spectacle pour John Landis, la force du costume et du maquillage pour George Waggner. Alors que reste-t-il comme miettes pour Wolfman ?
Wolfman a les qualités de ses défauts : il est propre dans son registre, mais sessouffle à noffrir que du réchauffé. Les transformations sont lisses mais conventionnelles : rien daudacieux, rien dhorrifique, rien dépoustouflant. Le souffle épique et romantique na jamais prise sur le sens du spectacle proposé, ce souffle est faible : il ny a aucune exaltation des sentiments du spectateur.
Notre bon vieux Lawrence Talbot peut voir en Benicio del Toro une belle garantie pour véhiculer la mémoire de ce personnage/rôle désormais au panthéon du film dépouvante. Oui sauf que Del Toro est chargé de pas grand-chose en matière dinterprétation et de comédie. Beaucoup de dialogues, beaucoup deffets spéciaux couchés sur son faciès, quelques costumes de fourrure à porter et puis plus rien Pas un grand rôle. A oublier dans sa filmographie. Anthony Hopkins a accepté dêtre le père, pourquoi pas, leffet de surprise est permis, mais ce grand acteur ninterprète pas grand-chose.
Vous placez les acteurs suivants autour de ces deux rôles-titres, la trop tendre Emily Blunt et le juste-moyen Hugo Weaving, et vous obtenez un film moyen qui ne mérite pas un déplacement en salles du fait dun gros problème : il sagit de déjà-archi vu, et malheureusement la lenteur scénaristique et la monotonie artistique empoisonnent les attentes du spectateur à mesure que le film avance.