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Sauf le respect que je vous dois (Fabienne Godet -fév06-)

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Avis      il serait dégueulasse de ma part de parler d’un Olivier Gourmet touchant là à ses limites d’acteur. Même s’il a été trop juste artistiquement dans les dernières quarante-cinq minutes. Haut et CourtLorsqu’il s’énerve contre ses collègues de boulot, pour leur rappeler le respect à avoir envers un ancien des leurs, hélas disparu, ça va, c’est parfait. Mais lorsqu’on lui demande de camper quelqu’un qui vit très mal son travail de deuil, ça devient difficile dans le regard et l’attitude. Le générique de fin aurait été autrement plus triste si Olivier Gourmet avait vraiment fait partie de l’après-disparition de son collègue…mais son rôle est mort avec son collègue, c'est-à-dire trop tôt, laissant le spectateur seul face à l’inaudible, l’illisible, l’insondable, l’incompréhensible ! Bien avant la scène choc du suicide du collègue de boulot, découlant d’une demi-heure d’un climat de mal-être professionnel, Olivier Gourmet est bien discret, limite bizarre. Parlant peu, montrant en tout cas que lui aussi ne va pas si bien que cela. Le suicide de son collègue a donc l’effet d’une bombe. Fascinant dans ses bouffées d’énervement, il est mis sous le silence d’un scénario alors en déliquescence, en panne. Le fait divers du suicide donnant naissance à du vrai-faux travail de deuil. Un homme souffre d’avoir perdu un collègue, mais se cache pour ne pas le montrer ni à ses proches…ni à la caméra…malheureusement. Rien n’est perceptible chez lui, encore moins lisible. A cause de cela, il ne touche pas, il ne sensibilise pas. Olivier Gourmet semble alors avoir été choisi pour son charisme naturel d’homme solide, afin d’offrir un beau contraste artistique : celui de l’homme meurtri, de la bête blessée… Mais où sont les mots et les sentiments que doit lui prêter le spectateur….et où celui-ci doit-il les placer, et comment doit-il les placer. Alors qu’on n’a toujours pas obtenu de telles réponses de la part du rôle titre…voilà qu’une journaliste (Julie Depardieu) ramène une deuxième couche de fait divers : le suicidé aurait été poussé vers la porte et se serait donc suicidé tôt ou tard puisque tout avait été manigancé… Un fait divers traité….comme un fait divers, et non dans la profondeur qu’il mériterait, notamment au niveau de la métaphore sur le mal-être professionnel, le suicide, le travail de deuil au travail, etc….. !

Film de Fabienne Godet, avec aussi Marion Cotillard et Dominique Blanc.



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