Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LA PETITE JERUSALEM (Karin Albou -2005-)

Publié le

Océan Films

Avis et pitch             on ne peut qu’apprécier ce personnage campé par Fanny Valette, qui essuie bien des brimades et des tabous à elle toute seule, en tentant de chercher dans la Raison pure, notamment platonicienne et kantienne, les réponses essentielles aux paradoxes d’une existentialité juive moderne laissée pour compte de la modernité. Entre respect à la Lettre des Ecritures, et un cheminement tortueux d’intériorisation des dires philosophiques, la jeune Laura est tiraillée.

Fanny Valette. Océan FilmsSi le postulat de base n’est pas forcément novateur, il est filmé sans fioriture, sans à priori et sans édulcoration aucune. Ce qui permet à la seconde moitié de film de rendre cette oeuvre tout à part au sein de la filmographie rattachée à l’existentialisme juif. Cette seconde moitié de film voit une jeune Laura tellement tiraillée entre Foi et Raison que le sentiment amoureux vient chambouler ces fragiles fondations. L’Amour, la passion, la perte de lucidité devant la force des sentiments sont des barrières mentales que la jeune Laura fera tomber, contre vents kantiens comme contre marées judaïques. Car la source de son amour est en effet un jeune arabe, domicilié lui aussi dans le quartier de Sarcelles appelé « la Petite Jérusalem ». Esseulée mentalement devant un amour impossible, la jeune Laura ne sait plus à quelle partie se rattacher……à la Raison… ? à la Loi juive… ? au souffle libertaire de la passion amoureuse ?

Avis technique         un film de très bonne facture, et un regard vraiment dans l’air du temps que nous offre la scénariste réalisatrice Karin Albou. Bien qu’elle y tutoie l’intime et le sensible au sein d'une famille sépharade (respect à la Lettre de la Loi juive). Si le fond est très étudié, la forme suit également, avec cet alliage de caméra épurée sans être subversive et de silences et non-dits très suggestifs. Il n’y a pas que Fanny Valette et Karin Albou à complimenter, car Elsa Zylberstein fait un vrai travail d’actrice, de même que Sonia Tahar, qui campe la mère de Elsa Zylberstein. Ces deux femmes se rapprochent dans leur rôle à coups de confessions et de révélations prudes sur la sexualité et au-delà…sur la vie à deux. Parce qu’autour du mal-être de Laura, c’est aussi un bout de difficulté maritale que décrit Karin Albou, à travers la mise en scène d’un foyer juif vivant comme une famille élargie autour du couple Mathilde/Ariel (Elsa Zylberstein/Bruno Todeschini), leurs quatre enfants, la grand-mère doyenne (Sonia Tahar), et la sœur cadette de la mariée : Laura (Fanny Valette). Je regrette une chose : le côté trop prévisible de la seconde moitié de film ainsi que du dénouement final (d’où l’étoile que je retire).

Ma Polémique      beaucoup ont dit de Volver, d’Almodovar, qu’il brossait un somptueux portrait de femmes. Excusez-moi de penser à contre-emploi, mais selon moi La Petite Jérusalem n’est pas comparable à Volver, il est au-dessus, parce que le portrait de femmes est ici bien plus profond.

    Jeu d’acteurs   

 Fanny Valette :):):):)

Elsa Zylberstein :):):):(

Elsa Zylberstein. Océan Films

Bruno Todeschini :):):(:(

Sonia Tahar :):):):(

Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre (le jeune sans-papier pour lequel Laura s’éprend d’amour):):):(:(



Commenter cet article