La Leçon de Piano (Jane Campion -1993-)
Avant-goût palme dor 1993 à égalité avec Adieu ma concubine, et prix dinterprétation féminine pour Holly Hunter. Justifié ou non ?
Pitch au siècle dernier en Nouvelle-Zelande, Ada, mère d'une fillette de neuf ans, s'apprête à suivre son nouveau mari au fin fond du Bush. Il accepte de transporter tous ses meubles à l'exception d'un piano qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant supporter cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier. Regagner son piano touche par touche en se soumettant à ses fantaisies. Retravailler ses mélodies octave par octave tout en trouvant plus heureux que ce bonheur passionné ..la compréhension dun homme. Palme d'or et prix d'interprétation féminine à Cannes en 1993.
Avis après une première demi-heure très inconsistante, servant à poser le décor dune émigration dun couple marié en Nouvelle-Zélande, La Leçon de piano commence à devenir très intéressante. Ce nest pas dans les interprétations quil faut trouver les raisons de la Palme dor de Cannes 1993, car à part Holly Hunter enjolivée par son mutisme, rien nest brillant, non, cest plutôt dans les quelques scènes chocs. Car elles viennent surprendre le spectateur, elles peuvent toucher les spectateurs les plus sensibles. Cette perversité machiste subie par la belle pianiste Holly Hunter, seule femme blanche au sein dun village en bois perdu en Nouvelle-Zélande, fait le jeu de son rôle, fort, intime et sujet aux interprétations les plus romantiques comme salaces. La romance de son amour passionné pour son piano, la lascivité très gestuelle et charnelle quelle se condamne à entretenir avec un homme blanc de son village (Keitel), à dessein de pousser toujours plus loin son amour impénétrable des touches divoire, des cordes de piano, et de mélodies qui restent pour elle le seul moyen dexpression audible et universelle. On regrettera le surcroît de perversité du scénario, et dobscénité, mais on pourra se satisfaire du chemin vers un amour charnel, sincère envers lhomme qui linitia aux plaisirs, victoire de lamour (Keitel) sur le mariage (Sam Neill) puis sur la passion, manifestée justement par labandon dun piano en haute mer. Un drame tout à fait cannois dans lâme, parfois surfait, trop sophistiqué ou oublieux de faire du cinéma simple. Faire de la musique et de la bande-son le « rôle titre », par exemple ou encore faire que la trame dramatico-sentimentale mette totalement dans lombre les autochtones néo-zélandais comme si le monde tournait autour deux. Hormis la première demi-heure dameublement, un cinéma de qualité, sans interprétations intrinsèquement charismatiques mais à la portée assez universelle. Une musicalité maîtresse du sujet, non sans être agréable selon certains morceaux. Caméra réaliste mais trop posée de Jane Campion, qui devint là la toute première femme à obtenir la palme dor. Anna Paquin au casting, toute jeune, dont on regrettera ses rôles mineurs endossés depuis, malgré son énergie et sa frimousse, notamment les X-men (mutante Malicia) ou le film dhorreur Darkness. Film logiquement interdit aux 12 ans, de par ses scènes de nu ou de violence physique et verbale.
Jeu dacteurs
Holly Hunter :):):):(
Harvey Keitel :):):(:(
Sam Neill :):):(:(
Anne Paquin :):):):(