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Le Coût de la vie (Philippe Le Guay - 2002)

Publié le

 

Un film de société, bâti sur et autour de l’argent, qui souffre de son puzzle de personnes stéréotypées qui ne sortent pas de leurs habitudes vis-à-vis de l’argent. Le parti pris est judicieux par contre : mettre ces personnes au devant de leurs problèmes. Quand les mauvaises habitudes deviennent mignonnes... Le Coût de la Vie élabore dans la simplicité, une vraie réussite.

 

Pitch

Une héritière qui n'arrive pas à hériter, un radin qui ne peut rien dépenser, un petit garçon qui trouve un billet dans la rue, un restaurateur prodigue qui ne fait que donner... Tels sont, entre autres, les personnages de ce film "choral". Pourquoi certains dépensent-ils de manière convulsive là où d'autres retiennent l'argent comme la partie la plus vitale de leur être ? On croit parler d'argent, mais c'est d'amour dont il s'agit.

 

Isild Le Besco et Lorant Deutsch. Pathé DistributionLe vrai plaisir de spectateur vient de cette présence d’acteurs connus, au pluriel. Fabrice Luchini en radin, Vincent Lindon qui « fait circuler l’argent », comme il dit, Lorant Deutsch dont l’amour est pris en otage par une jeune femme qu’il aide à devenir serveuse pour se rendre compte qu’elle n’aurait même pas besoin de travailler, Géraldine Pailhas incarnant une prostituée qui se prend à vouloir aider un homme à dépenser, Claude Rich en pdg qui se rend compte qu’il a toujours pu tout acheté hormis l’amour d’une femme, etc.


Vincent Lindon. Pathé DistributionLe Coût de la vie commence très bien, à travers ces portraits croisés d’anonymes, bien engoncés dans leurs habitudes envers l’argent. Le problème est qu’ils n’en bougeront pas, bien qu’on se prendrait à croire à certains bouleversements dans leur vie. C’est une naissance heureuse qui obligera l’un à changer son fusil d’épaule, c’est une femme magnifique prête à aider qui obligera un autre à apprendre à dépenser, c’est un jeune cuisto qui apprendra à une jeune femme à devoir jouer le vrai sur sa propre identité, etc.


Fabrice Luchini et Géraldine Pailhas. Pathé DistributionLe rôle même d’huissier de justice, obtient dans Le Coût de la vie un statut de « gentil », tant l’ensemble des autres rôles y sont les créatures de l’argent. Des scléroses en série, depuis le dépensier qui a un côté bon vivant et signifie son amitié, son amour par tout ce qui peut sortir de son portefeuille, jusqu’au pdg, plein aux as mais qui pour autant prend peur de tout perdre et préfère licencier en masse les salariés de ses usines.


Philippe Le Guay a réussi admirablement l’entrée en scène de cette brochette de créatures de l’argent, via un enchaînement de personnage à personnage dès le départ. Certains se rencontreront, avec un final qui fait sourire et des moments piquants parfois, la plupart apprennent à ne plus ignorer leurs faiblesses générées par leurs habitudes envers l’argent. Le Coût de la vie parvient à faire circuler non plus l’argent mais les émotions et le ressenti, entre les personnages qu’il fait se rencontrer. L’argent ne restant plus un simple thème de film, mais l’unité de mesure, en quelque sorte, des torts qu’il a créé en chacun.



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