EDY (Stéphan Guérin-Tillié -2005-)

Avis      Edy souffre de filmer le vide. Petite plongée dans la vie d’un assureur malhonnête qui est en pleine crise existentielle. Un rôle parfaitement vide de sens, complètement esseulé (François Berléand) qui commence par son exigence qu’un inconnu le tue (à sa demande donc), qui se poursuit dans la salvation d’être agressé violemment dans le métro par trois jeunes puis par un séjour à l’hôpital et qui se finit en retour du goût à la vie. Certains spectateurs seront logiquement mis sur la touche. Scénario des plus noirs, à la violence mal justifiée et donc limite gratuite. Beaucoup trop de temps morts, de vides font de cette histoire quelque chose d’insipide. Edy s’oublie très vite, bien que le réalisateur ait tenté une palette d’effets de style et se soit amusé derrière sa caméra. Pourquoi pas quand c’est bien fait. Mais Stéphan Guérin-Tillié ne peut tout miser sur sa mise en scène tape à l’œil. Il faut savoir aussi donner corps à des personnages. Le problème principal d’Edy est qu’il filme le vide certes, mais qu’il n’apporte aucune morale. C’est donc un film noir totalement désincarné. Un non-film. Une négation parfaite du cinéma. C’est à se faire plaisir ou à vomir. Une étoile pour la tentative de Guérin-Tillié, pour l’interprétation de Philippe Noiret et pour le fou rire de Marion Cotillard.