Rachel se marie (de Jonathan Demme avec Anne Hathaway - 2008)

 

Etonnant de voir un homme, Jonathan Demme avoir réalisé cette œuvre. Rachel se marie est tellement discursif et psychologique. En un mot si féminin ! En même temps n’était-ce pas Jodie Foster l’héroïne de son Silence des Agneaux à foutre les chocottes même aux mâles les plus endurcis ?!

 

Pitch     

Lorsque, à l’occasion du mariage de sa sœur Rachel, Kym revient dans la maison de son enfance, elle replonge aussitôt dans une longue tradition familiale de crises et de conflits. Alors que s’annonce un week-end de fête, Kym, avec son esprit acéré et son don pour sortir les cadavres des placards, va faire exploser les faux-semblants pour enfin révéler au grand jour tout ce qui mine sa famille depuis si longtemps.

 

 

Une sœur aînée, une sœur benjamine ! Soit la distance qui sépare, en maturité devant les épreuves de la vie, deux femmes que tout devait au contraire unir dans la joie, à travers notamment une thérapie de groupe pour la seconde, le mariage venant pour la première. Deux preuves d’avancée et d’effort sur-soi, qui en réalité deviennent les enjeux d’une reconquête de leur famille.

 

Entre combat des egos pour faire se braquer l’amour de leurs parents via leurs caprices féminins d’obtenir sans cesse des attentions, et cette crise entre deux sœurs née d’un mariage qui renvoie l’une à ses études et pousse la plus grande vers l’avenir, Rachel se marie parvient à poser les bonnes questions en amont d’une telle échéance heureuse que le mariage.

Rachel se marie convainc son monde sur cette tentative difficile, de montrer la réalité d’un tel événement pour une famille, pour une future épouse, pour une famille, en brisant délibéremment dans l’œuf  d’entrée de jeu et durablement toute la symbolique positive DU mariage. Reste une dominante discursive peut-être trop forte selon l’horaire auquel vous compterez regarder cette œuvre. Un aspect a contrario fortement rassembleur, évidemment, vis-à-vis d’un public féminin. Un public féminin auprès duquel les messages délivrés sont nobles au demeurant. L’homme lui, pourra se targuer de dire que ce trop-plein de psychologique est barbant, bien que s’il se prête au jeu risque-t-il de mettre les pieds dans le plat. Un film mature de Jonathan Demme qui décidément après Philadelphia, continue de concurrencer les réalisatrices phares sur leur propre terrain d’investigation filmographique !!