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MELODIE EN SOUS-SOL (Henri Verneuil -1963)

Publié le

Avant-goût    vous réunissez Gabin, Delon à ses heures de jeune loup, Michel Audiard aux dialogues et Henri Verneuil à la mise en scène, vous mélangez bien………..ça donne logiquement un grand film !  Grand film oui pour l’époque. Mais ce film a un peu vieilli.

Pitch   libéré de prison après avoir purgé une peine de cinq ans, Charles (Gabin) ne veut pas rester sur cet échec. Mario, un vieil ami à lui vient de mettre au point, avec minutie, un audacieux cambriolage. Mais il est trop vieux pour cette affaire. C’est tentant pour un Charles âgé lui aussi mais qui en redemande, ne serait-ce que pour s’assurer une retraite dorée. Charles se charge de cette affaire et s'associe avec Francis (Delon), un jeune truand qu'il a connu derrière les barreaux, et Louis, le beau-frère de celui-ci. Il s’agit d’un gros coup : dévaliser le casino Palm Beach de Cannes. Le casse de sa vie ! Le plan du vieux Mario est bien ficelé. Charles l’explique à ses deux complices au poil près. Francis doit se faire passer pour un aristocrate et séduire une belle suédoise habituée du casino afin qu’il puisse le jour J pénétrer dans les coulisses de l’établissement. Sur place, Charles surveille les allées et venues d'un employé de l'établissement, M. Grimp, qui, chaque soir, va déposer la recette des jeux dans un coffre-fort situé en sous-sol. Tout est précalculé, le trio n’aura plus qu'à jouer le jour J la partition si bien écrite en évitant toute fausse note.René Chateau

Avis    les dialogues de Michel Audiard (soit dit en passant l’un des plus grands dialoguistes de l’histoire du cinéma mondial) crèvent l’écran, surtout quand ils sont dits par un Jean Gabin ou un jeune loup d’Alain Delon (27 ans à l’époque du film). Ceci dit, la primeur est donnée au discursif davantage qu’à l’actif. Tendance que l’on retrouve à travers le long temps de préparation du casse ainsi que le temps de présentation des personnages comparé au bref temps consacré au casse en lui-même. Côté suspense c’est faiblard. Quand la jaquette originale de la k7 du film annonce 100 000 volts de tension, c’était 100 000 volts aux yeux de l’époque. Car à l’heure d’aujourd’hui il faut bien l’avouer : Mélodie en sous-sol a mal vieilli. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les The Score, Ocean’s eleven et ocean’s twelve ont copié le principe de Mélodie en sous-sol sans en arriver à la semelle, encore moins à la cheville. Quant au Casse (avec Belmondo et signé du même Henri Verneuil), bien qu’il compte la scène muette la plus palpitante du cinéma français (celle où Belmondo programme tout pour ouvrir un coffre fort)  il a un surplus de légèreté que n’a pas le très sérieux et très noir Mélodie en sous-sol. Alors il va sans dire que je critique actuellement un film pionnier, un film qui a inspiré, mais un film qui a tout de même vieilli. Trop de longueurs, trop d’attente pour le format actuel du cinéma à suspense. Au lieu de cela on a des répliques d’acteurs de très belle facture, comme quand Jean Gabin resserre la visse à un Delon un peu nonchalant, et accusant le coup de sa fausse-vraie love-story avec la belle suédoise :   « À partir de maintenant, on travaille au chrono parce qu’une minute d’écart ça veut pas dire forcément 60 secondes. Ça peut se transformer en années de placard ». Autre bon point du film : le format noir et blanc qui épure les personnages (mais ce n’est pas surprenant pour un film de 1963) mais aussi et surtout la carrure de Jean Gabin. J’estime que c’est un petit rôle pour lui dans lequel il ne s’est pas reconnu. Le premier quart d’heure du film il convainc sa femme que passer leurs retraites dans le sud de la France armés d’une petite boutique ne lui convient guère. Mais son explication est trahie par son jeu d’acteur davantage froid et grave que convaincu par ce qu’il dit. Mais bon. Et puis il faut bien l’avouer, le voir assis dans le casino, lunettes noires sur le nez à surveiller les allées et venues des employés de l’établissement n’a rien de difficile à jouer. Quant aux scènes où il explique son plan de bataille, où celles où il remet les points sur les i, elles sont réussies mais c’est très minimaliste en terme de répliques pour un grand acteur comme lui. Je persiste à croire que le Gabin vieux ne valait pas celui de ses débuts. La faute à de mauvais choix scénaristiques. Mais quand on peut le plus on peut le moins. A l’instar de son rôle du Clan des Siciliens, celui-ci n’avait pas la profondeur digne d’un vrai Jean Gabin.

 Jeu d’acteurs 

Jean Gabin  :):):):)

Alain Delon :):):):(



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W
Pas d'accord du tout. Le film a super bien vieilli.<br /> On dirait du Orson Welles au niveau de la modernité du style.
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C
Très bon film de Henri Verneuil, réalisé minutieusement. <br /> Un beau duo d'acteurs (Alain Delon - Jean Gabin) et un scénario épicé par des dialogues incisifs. <br /> Quarante ans après, ce classique du cinéma français n'a pas vieilli. <br /> A voir sans hésitation !
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