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Non ma fille tu n'iras pas danser (Christophe Honoré -sept09)

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Le PacteChristophe Honoré tourne dans sa Bretagne. Après avoir conté en chansons les moeurs amoureuses, le voilà qui met en scène un vilain conte de famille, troublant et dur. Deux oeuvres, deux projets différents, avec par rapport à la limpidité de Chansons d'Amour, un imbroglio tissé autour du personnage central interprété par Chiara Mastroïanni. Du cinéma intimiste dans sa pleine mesure.

Pitch Non ma fille tu n'iras pas danser
Depuis qu'elle s'est séparée de Nigel, Léna traverse la vie comme elle peut avec ses deux enfants. Elle triomphe avec vaillance des obstacles semés sur leur route. Mais il lui reste à affronter le pire : l'implacable bonté de sa famille qui a décidé de faire son bonheur.

Marina Foïs et Chiara Mastroianni. Le PacteChristophe Honoré confirme, ça y est ! Celui qui avait « enchanté » le festival de Cannes avec sa mixité très recherchée entre conte et comédie musicale (critique de Chansons d'Amour publiée ici en octobre), séduit à nouveau à travers cette fois-ci, une forme et un fond totalement noirs, où il emprisonne son héroïne dans un conte breton des plus étouffants. Histoire de moeurs une fois de plus, ce n'est pas la beauté des sentiments humains qui sont démontrés ici, mais la force envahissante des rapports de paternité et maternité, qui peuvent empêcher d'exister, de savoir ce qui est bon pour soi. Chiara Mastroïanni endosse un rôle qui se confirmera comme étant emprisonné, et ce, malgré tout le caractère que son personnage montre. Une force de caractère qui se contredit elle-même, continuant d'emmurer son personnage.

Donatien Suner. Le PacteChristophe Honoré fait subir un chemin de croix à une Chiara Mastroïanni qui, ne pouvant plus dévorer les grands espaces de son être, se recroqueville jusqu'à l'étouffement. Le spectateur la suit, l'accompagne. Le plus étrange est que Honoré ne nous donne jamais la permission de la comprendre pour mieux l'aider. D'où l'importance de son dénouement final, qui toutefois écorne un film qui méritait un traitement plus long, notamment en offrant enfin un regard en profondeur des maux de cette femme. Les clés de compréhension sont données tardivement, ce qui permet une réelle emprise de l'histoire sur le spectateur, mais qui borne le film à une étrangeté. Un comportement féminin véritablement aussi mystérieux qu'on voudrait le penser, nous hommes. Une complexité de la relation entre une mère envahissante, un père usé, un ex-mari méprisé, et une condition de femme de l'héroïne refoulée sans cesse. Et pour en sortir...rien. Honoré tourne à vide progressivement, se refait du poil de la bête grâce à l'interprétation de Mastroïanni, puis conclut trop facilement son long-métrage, comme si cette histoire devait rester intime à jamais.



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