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Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen -oct08)

Publié le

Plus d'infos sur ce film
Javier Bardem et Rebecca Hall. Warner Bros. FranceJavier Bardem et Scarlett Johansson. Warner Bros. France

Woody Allen récidive en Europe après son tryptique londonien.Cette fois-ci direction l'Espagne. C'est donc la pauvre histoire d'un amour trivial, avec au milieu de deux femmes opposées dans leur conception de la vie intime, un artiste-peintre qui aime la femme. Autant le dire tout de suite l'autodérision de l'ami Woody peut faire mal aux spectateurs masculins, tout en flâtant la femme. C'est pas du jeu, c'est dégueu...Woody !

Tout commence idéalement, une brune, une blonde, un homme qui les invite chez lui. Les yeux ont de quoi se rincer. Quand un Espagnol aux gros sabots débarque à leur table, il n'y va pas par quatre chemins : "cela vous dirait de venir avec moi à Barcelone, je suis artiste". Ambiance électrique ! C'est alors que Woody Allen met en place sa légendaire autodérision, avec cette blonde qui tout comme le cliché, dit oui d'entrée de jeu, et cette brune qui demande de plus amples présentations et explications.
Rebecca Hall. Warner Bros. FranceSauf que Woody Allen, rusé comme un renard, mêle le fond et la forme de son oeuvre, avec une fine frontière. C'est sur ce plan que l'analyse devient pertinente. Tout se passe entre adultes consentants, à travers un jeu de séduction plus ou moins long selon les deux femmes. Scarlett Johansson est la première à inaugurer son lit parce qu'il l'excite et qu'elle n'a pas de contraintes extérieures. Tandis que la brune, Rebecca Hall, refoule son excitation et maintient en ligne de mire sa vie bien rangée avec un mariage au bout. Son vrai homme est peut-être charmant, mais il ne l'a fait pas vibrer comme cet Espagnol aux gros sabots. Elle entre alors dans une confusion des sentiments et lutte contre elle-même pour lutter contre la tentation. Cet homme représente le diable pour elle, tandis qu'il représente un homme à l'état brut pour Scarlett Johansson.
La brune a une vie toute tracée alors que la blonde se cherche, de par sa jeunesse. Les deux vont passer quelques instants privilégiés sous les draps espagnols de cet homme aux gros sabots. Là se finit le jeu de séduction. Woody Allen passe à la vitesse supérieure. Et l'amour à l'eau de rose devient épineux pour tout le monde (je n'en dirai pas plus sur l'histoire).
Scarlett Johansson. Warner Bros. FranceLe fond et la forme de l'oeuvre se confondent désormais. L'homme brillant dans la forme, séducteur né mais aussi crédible sans en faire trop, reste à l'état d'élément perturbateur du scénario. C'est-à-dire qu'il reste à l'état d'accessoire. Une sorte de trublion qui va maintenir en mouvement ces deux personnages féminins. Cet homme ne représente aucun fond de scénario en soi, d'ailleurs son personnage n'évoluera jamais, c'est de l'esbrouffe efficace permettant à Woody Allen de creuser les deux comportements féminins et leurs différences face à une situation similaire. Woody Allen prend alors son envol, ENFIN, et permet au film de se hisser à un excellent niveau en terme de comédie romantique spécialement tournée vers la psychologie féminine.
L'homme finalement accessoire, avait quand même le mérite d'aimer les femmes, ce dont Woody Allen ne se cachera pas une fois de plus, à travers sa nouvelle muse, Scarlett Johansson, cette nouvelle Diane Keaton des temps modernes...




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E
Très bon film, tout en sensibilité, en féminité... qui met en lumière la complexité de l'amour, des sentiments et finalement de la vie en général.
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C
A croire que Woody Allen ne cessera jamais de m'étonner. Un très beau film porté par un casting de pointe.
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