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La Main sur le berceau (Curtis Hanson -1991)

Publié le

Avant-goût avant ‘‘In her Shoes’’, et trois ans avant ‘‘La Rivière Sauvage’’, Curtis Hanson montre à travers La Main sur le berceau, un fort goût prononcé pour des scénarios à torpeur à la fois grandiloquents et terriblement réels et crédibles. Tous les interprètes jouent le jeu d’un scénario qui les englobe vraiment très bien, dans une noirceur d’ensemble faisant constamment appel aux pulsions et aux sentiments humains ! Un film à décharge constante d’adrénaline passé la première demi-heure, d’autant plus si on le voit pour la toute première fois !

Pitch devant les difficultés du quotidien, une famille de deux enfants décide de s’adjoindre les services d’un bricoleur affrété à un centre de personnes en léger handicap mental, puis une nurse, afin de pouvoir subvenir aux besoins de tous les jours du petit dernier. Mais cette nurse n’est pas celle qu’elle prétend être…

Avis pour un thriller, ce film souffre d’une mauvaise veine typique de série B à suspense. Heureusement on n’en voit les ficelles que très rarement. Dans l’ensemble Curtis Hanson, cinéaste depuis de La Rivière Sauvage (thriller à décharge constante d’adrénaline lui aussi), fait un bon travail. Au plan adrénaline, cela va crescendo, et les spectateurs les moins avertis sont plus qu’invités à se cramponner fermement à leur fauteuil, pendant certaines séquences. Car tout ce qui se vit dans cette chaumière-ci, est paralysé par une certaine impuissance, ou plutôt par un manque d’anticipation des protagonistes victimes. Le scénario est bon mais est peu prometteur : la première demi-heure est très basique ! Mais aucune piste n’est laissée au spectateur pour autant ! La technique de réalisation, de cadrage et de montage autorise aussi un sacré moment d’angoisse pure, puisque le scénario met une famille entière en danger de mort. Un danger de mort sous des aspects féminins, qui est très difficile à anticiper dès lors qu’on voit ce film pour la première fois : en tant que nurse vivant au domicile conjugal, cette dernière ne laisse rien filtrer aux membres de la famille, tout en faisant bien des misères aux spectateurs !

Le spectateur sait ce que les autres ne savent pas…

Le spectateur sait ce que les autres personnages ne savent pas ! Curtis Hanson joue beaucoup là-dessus, et en joue une partition très froide par moment. La séquence la plus marquante restant ces bonbonnes de cortisones, contre l’asthme, qui vidées à l’avance par la nurse, condamnent la mère à une crise d’asthme aigue : ses poumons peuvent inspirer, mais ne peuvent plus vraiment expirer, se gorgeant donc en CO2 –toxiques par accumulation-. Terrible séquence d’angoisse pure. De toute façon, Curtis Hanson s’est toujours borné à ne jamais tomber dans de la série B pure. Les séquences d’effroi du spectateur, de torpeur, de dégoût sont en définitive toutes de pseudo scènes de la vie quotidienne : le danger est dans la chambre du nourrisson, dans le mari tenté, dans la cuisine et ses ustensiles de parfaite ménagère, dans la serre pour les mains vertes, à l’école de la fille aînée, etc…. Il y a un très efficace background de réalités quotidiennes dans ce scénario ! Les bémols restant alors les interprètes, qui hormis Julianne Moore et Annabella Sciorra, tombent parfois dans une certaine transparence…à commencer par Rebecca de Mornay, qui campe cette nurse détraquée intérieurement, et bien comme il faut en apparence. Regard froid, posture et démarche autoritaires…le spectateur ne peut pas entièrement tomber dans le panneau de ses manigances. Ne restent de ce film, que d’intenses pics de drames, quelques ficelles, mais surtout un ensemble très cohérent, où chaque personnage se corrompt aux lois d’un scénario pernicieux, et où chaque acteur/ice sublime l’autre. Ce film a, à la fois le suspense âpre d’un serial classique, à la fois une crédibilité d’intrigue qui se détache des serials. C’est un film qui peut plaire grandement aux amateurs de sensations fortes en cadre réel, tout autant qu’il peut ravir le leadership sur les plus grands serials d’épouvante…de par justement son background scénaristique très, très réel et crédible ! Curtis Hanson réalisera ensuite La Rivière Sauvage, mettant Meryl Streep, son mari et leur enfant, aux prises avec un Kevin Bacon parfait en rôle d’évadé de prison voulant intenter à la vie de toute sa famille, au beau milieu d’un cadre torrentiel (cliquez ICI pour en savoir plus)

Jeu d’acteurs

Rebecca de Mornay (la nurse) :):):(:(

Annabella Sciorra (la mère) :):):):(

Mat McCoy (le mari) :):):(:(

Ernie Hudson (le bricoleur, au rôle difficile de léger handicapé mental) :):):):(

Julianne Moore (rôle trop petit) :):):(:(

Madeline Zima (très jeune, un peu trop de récitations, mais appropriation du rôle juste comme il faut dans l’ensemble) :):):(:(

 

 

Note 2nd VISIONNAGE :):):(:(



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