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Good Morning England (Richard Curtis -2009)

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StudioCanalDigne hommage à ces « fous » de la radio qui pendant trois ans, écumèrent les bords de l’Angleterre et jusqu’au cœur de la Grande-Bretagne, d’un rock méprisé pour les valeurs que lui prêtaient tout haut les Autorités anglaises, pendant que tout bas, s’écoutait ce dévolu de sons appréciés. Mi-drôle, mi-tragique, l’épopée narrée par Richard Curtis ne manque pas de bons points : à commencer par cette ambiance libertaire qui transpire jusqu’à perforer nos écrans et tympans.

 

Pitch                               

Carl vient de se faire renvoyer du lycée, et sa mère a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir auprès de son parrain, Quentin. Il se trouve que celui-ci est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé d'un équipage éclectique de DJ's rock and roll. À leur tête se trouve le Comte, un Américain exubérant, véritable dieu des ondes en synergie totale avec la musique. A ses côtés, ses fidèles animateurs : Dave, ironique, intelligent et d'un humour acéré ; l'adorable Simon, qui cherche l'amour ; l'énigmatique Midnight Mark, séduisant et silencieux ; Wee Small Hours Bob, le DJ des petites heures du matin, accro à la musique folk et à la drogue, Thick Kevin, qui possède l'intelligence la plus microscopique du monde ; On-the-Hour John, le chroniqueur des actualités, et Angus "The Nut" Nutsford, qui est sans doute l'homme le plus agaçant d'Angleterre... La vie en mer du Nord est riche en événements.

Talulah Riley et Nick Frost. StudioCanalRichard Curtis avait été vu plus sérieux, à travers Love Actually, moins ennuyeux aussi. L’ennui ne guettera  d'ailleurs jamais. Les acteurs bougent, habitent complètement ce bateau « bouzin ». Le sérieux lui, va s’installer peu à peu, à mesure que la menace referme son étau. Jusqu’en 1967, les Hendrix, Rolling Stones et consorts n’avaient droit qu’à une seule onde, audacieuse celle-là puisqu’elle était interdite. Le film s’attache semble-t-il à retranscrire l’ambiance d’une épopée homérique, ayant vu de sacrés courageux bonnes gens devenir les chantres d’une nouvelle façon de s’amuser, de baiser, de penser, de danser, d’écouter de la radio, mais aussi de vivre, de se projeter au-delà des caniveaux abreuvés, en Angleterre, par les pluies quotidiennes de vieilleries dépositaires d’un autre temps qui ne veut pas passer ... faute d’ingérences politiques.

Rhys Ifans et Bill Nighy. StudioCanalTrois ans plus tard, et une heure et demi de film après, c’est le tragique qui baigne la coque d’un bateau voguant sur la Mer du Nord, en vrai pirate traqué. Richard Curtis n’étonne pas, dans sa réussite à faire épouser le « n’importe quoi » ambiant et permanent, à ce dénouement. Et il ne déméritera pas quant à truffer cette belle histoire, ce bel hommage de moments sympathiques, décalés même. Good Morning England en avait sciemment besoin, sans quoi c’est d’ennui et d’hommage seuls qu’il aurait fallu parler. Au lieu de cela, Good Morning England est une belle comédie, un grand hommage, une réussite cinématographique, et une ambiance qui parvient à revivre à travers les halos de ce bateau d’où étaient balancée une onde de choc pour l’époque. Aujourd’hui, comme précise le film en fin, il existe 299 radios en Grande-Bretagne. Si comme dans toutes démocraties, elles sont toujours noyautées plus ou moins, au moins le rock et la pop y sont roi et reine. La preuve, ce son pulvérise même le monde entier.

StudioCanalSuperbe idée de film et excellente mise en scène : quand on voit que Philip Seymour Hoffman est quasi-battu par les seconds rôles, il y a là, la garantie d’une formidable ambiance à découvrir. L'idée de ce jeune Carl, envoyé auprès de son parrain, a permis un scénario audacieux qui se tient de bout en bout : l'élément X qui entre dans la bergerie et qui nous sert de petit oeil infiltré.



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