Gainsbourg -vie héroïque- (Joann Sfar -janv2010)
Gainsbourg, Gainsbarre en veux-tu
en voilà ! Et du propre comme au figuré ! Dans la forme, il sagit
dun conte peuplé de rencontres audacieuses, entremêlées grâce à lutilisation
dun « diable » (sa petite voix, son double) aux contours
caricaturaux, et dans le fonds il sagit dun portrait anglé sur les rencontres
musicales, la jeunesse et la décadence dun artiste.
Pitch
La vie de Gainsbourg, du jeune
Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète,
compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. Le film explore son
itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa
musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture
française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours
tumultueuses.
Grandeur et décadence. Quand
Gainsbourg est personnifié au poil près, retravaillé au couteau dun styliste
de la séquence tel que le prouve Joann Sfar, inutile de passer son chemin
devant cette pause musicale mi-trash, mi-biopic que ce Gainsbourg vie héroïque.
Rien quà voir les têtes castées pour les rôles respectifs des grands de ce
monde rencontrés par lhomme à la tête de choux, il est évident que le gros du
budget et du travail se résume à une certaine authenticité.
Une vraie marque que laisse le
jeune Joann Sfar sur son uvre, celle de ses créatures caricaturales :
elles servent de tampon entre les séquences, quand elles ne permettent pas de
rentrer plus facilement dans la tête dun rôle-titre qui nen dit pas long. Il
y a comme qui dirait autant de séquences réussies que de rencontres. Une
rencontre pour Gainsbourg, une chanson écrite et composée et donc une réussite
cinématographique tant musicale que visuelle.
Casting, force du casting et
volupté musicale associée
ce film a retenu Laëtitia Casta pour interpréter Bardot. Le
rythme et lintonation de la voix sont vraiment là. Bravo. Casta a donc bel et
bien fini de prouver que le mannequinat cétait avant. Anna Mouglalis en
ténébreuse Gréco à la voix rocailleuses. Pourquoi pas on y croit. Katerine en
Boris Vian, allez on va dire pourquoi pas, cela permettra un duo musical au
piano de Gainsbourg rare !
On y croit, on ne tient très vite
plus grief de cette légèreté imposée à chaque intrusion des « bêtes de
nuit ou de jour » qui peuplent ce conte. Et on se prendrait presque à
sangloter une ou deux fois, rire quatre fois, pour apprécier une bonne fois
pour toute cette relecture audacieuse de la vie de Gainsbourg/Gainsbarre. On
notera quand même la force étrange qui sassocie à la décadence de lartiste,
en seconde partie de film, une force qui nous fait lapprécier comme le détester
à la fois. Gainsbarre, Gainsbarre, Gainsbarre