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La Fureur de vivre (avec James Dean -1956-)

Publié le

Avant-goût     James Dean était adulé pour ses rôles, notamment celui-ci, le deuxième et avant dernier grand rôle de sa courte vie. Car dans La Fureur de vivre il ose ce que la jeunesse n’ose pas, il parle comme la jeunesse ne parlait pas encore, il se bat et se révolte contre l’ordre établi par ses générations antérieures, dont ses parents, auxquels il reproche leur gentillesse maladive, teintée d’un trop fort protectionnisme. Une jeunesse étouffée, mais pas encore brocardée se révéla à elle-même, dans les années 50, en voyant l’un d’eux s’ériger malgré lui en porte-drapeau, en porte-parole de leurs intérêts. James Dean meurt la même année 1955, après avoir enchaîné les tournages de ce film, de Géant et de A l’est d’Eden…..d’un accident de voiture…ce qui acheva sa consécration en mythe auprès de ses jeunes contemporains, en acteur atypique auprès de l’establishment postérieur…

Pitch    Jim Starcks est en garde à vue. Retrouvé ivre en plein milieu de la route, il devra désormais s’expliquer avec la police. James Dean. Warner Bros.Ses parents débarquent, remettant une couche supplémentaire sur ce qu’ils jugent être un désastre d’éducation, de père et de mère. Jim montre finalement combien il comprend le commissaire, et est relâché. La rentrée scolaire arrive, et Jim sera pris en grippe par des collègues de promotion qui jouent les durs. Il est un peu habitué à cela puisqu’il n’arrête pas de changer d’école tous les six mois, pour mauvais comportement. Devant prouver à cette bande combien il est un homme, Jim devra passer plusieurs épreuves de duel avec leur « chef ». Vivant à cent mille lieues des conceptions de ses parents, il se coupera progressivement d’eux, puis de cette bande de jeunes dès lors qu’il y aura un drame. On suivra alors un jeune livré à lui-même…

Avis     James Dean a fait tellement peu de films, telle une étoile filante, que sa rareté peut me faire pencher pour une Fureur de vivre complice de sa vie. Faute de matière de comparaison. Son rôle de jeune universitaire errant sans autres buts que de se prouver à lui-même qu’il est un homme, concorde bizarrement au poil près avec son âge et peut être sa sensibilité. Poids parental, principes de vie, sens de la vie, importance de la réussite…..James Dean. Warner Bros.James Dean balaie tout sur son passage, pour se tourner vers la liberté de vivre sa vie comme il l’entend. Nicholas Ray à la baguette ne fait pas des miracles, offrant un cinéma dans l’ensemble lent et s’arc-boutant sur un scénario des plus minces, comme des films directement sortis en dvd de notre temps. Avec un départ depuis un fait divers, une garde à vue, pour finir sur…un fait divers. C’est un parcours initiatique, c’est un laps de temps d’une fin d’adolescence, et cela prit sans doute plus de valeur que ce qu’il méritait, sitôt l’étoile filante James Dean éteinte à jamais… Car il est presque certain que rien d’autre que James Dean et son souffle libertaire ne resteront gravés dans les mémoires. Ce souffle libertaire émanant du film, cette « fureur de vivre », comme l’ont appelé les traducteurs français, qui marque à la bonne heure une décennie « fifties » américaine souffrante de luttes inter-générationnelles…..quand la décennie des « sixties » soufflera un vent de tempête plus global (interracial notamment). Quant à James Dean, il faut bien avouer qu’il crève l’écran, et qu’il a eu le nez fin pour oser un rôle aussi avant-gardiste. Alors s’il ne restera de La Fureur de vivre que James Dean et son souffle libertaire, c’est déjà suffisant pour faire de ce film un authentique symptôme d’une époque, d’une décennie américaine, d’une jeunesse, qui plus est devenu universel à mesure que les mœurs se libèrent. Une étoile de retirée, car il vaut mieux ne pas se voiler la face : La Fureur de vivre a mal vieilli au plan mise en scène….un manque rattrapé par sa portée désormais multi-générationnelle et universelle (extra-Amérique).  Pour une vraie performance d’acteur de James Dean, voyez plutôt A l’est d’Eden…vous comprendrez là que le 7ème Art américain avait perdu gros en sa personne, à l’instar du 7ème Art français avec le grand Patrick Dewaere. Tous deux des comédiens qui vivaient leurs rôles, avec son lot de souffrances existentielles; on n’est donc plus réduit au strict statut d’acteur…mais d’artistes-comédiens.

    Jeu d’acteurs   

James Dean :):):):(

Natalie Wood  :):):(:(

Natalie Wood et James Dean. Warner Bros.

Sal Mineo  :):(:(:(



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